Suivez le chef!


Un tout nouveau parcours virtuel à faire de manière autonome, en famille ou entre amis!

 

Suivez le chef!

Un tout nouveau parcours virtuel à faire en famille ou entre amis!

Saviez-vous que les pratiques alimentaires d'autrefois façonnent notre environnement? Entrepôts, restaurants, marchés... l'agencement même de nos villes et de nombreux bâtiments est intimement lié à ce que nous mangeons et témoigne aujourd'hui de nos habitudes alimentaires d'hier. Le Vieux-Montréal est parsemé de traces des délices culinaires du passé!

L’activité Suivez le chef! a connu un vif succès par le passé!  Vous avez manqué la chance d'y participer? N'aillez crainte! Suivez le chef! est maintenant disponible en visite autonome virtuelle.

À l’aide de votre appareil numérique, partez à la découverte de notre histoire culinaire dans les rues avoisinantes au Château. Pour chacun des 12 arrêts du circuit, vous trouverez une vidéo de votre guide Hélène qui échange avec Claude Maupoint, cuisinier de Claude de Ramezay, tout droit sorti du 18e siècle, des textes complémentaires des images d’archives et d’autres surprises!

 

Cette activité a été élaborée grâce à l’appui de la Ville de Montréal et du ministère de la Culture et des Communications du Québec dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal.

 

MTLWiFi, accès gratuit à Internet

Le saviez-vous? La Ville de Montréal offre gratuitement un accès au Wi-Fi dans plusieurs lieux, dont le Vieux-Montréal! Vous pouvez donc vous connecter au réseau MTLWiFi pour effectuer le parcours Suivez le chef!. Pour plus d'information, cliquer ici.

 

Partenaires

1er arrêt : Le Château Ramezay (Introduction)

280 rue Notre-Dame Est, à l'avant du Château Ramezay

 

Le Château Ramezay

Claude de Ramezay, gouverneur de Montréal de 1704 jusqu'à son décès en 1724, fait construire en 1705 cette demeure à la hauteur de ses fonctions qu'il habitera avec sa famille. Ses héritiers vendent la maison à la Compagnie des Indes occidentales en 1742. En 1756, celle-ci augmente d'un tiers la superficie du bâtiment pour lui donner les dimensions qu'on lui connait aujourd'hui. C'est à ce moment que le Château Ramezay perd un étage et, du même coup, son toit à 4 versants pour un toit à 2 versants avec murs coupe-feu ce qui était devenu obligatoire pour limiter la propagation des incendies.

C'est le premier édifice classé monument historique au Québec et il a été récemment reconnu comme l'un des 1001 sites historiques qu'il faut avoir vus dans sa vie!

À travers le temps, ce bâtiment a toujours été au centre de l'histoire de Montréal. Il a accueilli de nombreux grands personnages historiques et a répondu à plusieurs fonctions avant de devenir un musée ; lieu de pouvoir, cours de justice, école normale, faculté de médecine et de droits. Pour en savoir davantage, cliquez ici.

Fait intéressant!

En 1775, le Château Ramezay sert de quartier général à l'armée révolutionnaire américaine qui envahit Montréal. Richard Montgomery, Benedict Arnold, Benjamin Franklin, Samuel Chase et Charles Caroll vont y travailler. Les Américains quittent les lieux au printemps 1776, à l'arrivée des renforts britanniques.

 

Quelques images d'archives...

 

ILLUSTRATION
Reconstitution numérique du Château Ramezay en 1706
François Villemaire
2010

© Château Ramezay — Musée et site historique de Montréal

 

 

 

DESSIN
Vue de la cour intérieure de l’École Normale Jacques Cartier, à Montréal, Bas-Canada
Journal de l’Instruction publique, vol. I, no.1, janvier 1857 : p. 1.

© Château Ramezay — Musée et site historique de Montréal

 

 

 

 

PHOTOGRAPHIE
Stationnement étagé
1969
Reproduction photographique

© Archives de la Ville de Montréal, BC-40-003

 

 

2e Arrêt : Le Château Ramezay (La cuisine)

280 rue Notre-Dame Est, salle 11 dans les voûtes

 

La cuisine du Château Ramezay

Les fonctions et le tempérament ambitieux de Monsieur de Ramezay faisaient en sorte qu'il recevait souvent et richement. D'ailleurs, le Gouverneur général dira de lui, après sa mort, qu'il a toujours dépensé plus que ses gages!

Dans la colonie, la cuisine atteint un niveau de gastronomie qui n'a rien à envier aux meilleurs tables françaises. On prétend même que les habitants mangent mieux dans la colonie qu'en France. Le régime y est plus varié, plus complet et plus goûteux. On trouve des légumes comme les oignons rouges, le chou blanc, les fèves, les haricots et les petits pois verts. Le bétail abonde aussi. Les paysans ou colons de la Nouvelle-France ont droit de chasser et pêcher sur les terres seigneuriales ce qui n'est pas le cas en France. Cette liberté permet de grandement « améliorer l'ordinaire ». Ainsi, les habitants de la Nouvelle-France disposent de poisson, d'œufs et de gibier comme aliments d'apoints contrairement aux habitants de la France.

Le pain était fabriqué une fois la semaine. Quand il devenait sec, on en faisait un bol dans lequel on servait la soupe. D'où l'expression : « mange ton assiette »! D'ailleurs, le fait que la cuisine du Château ait été munie d'un four à pain intérieur était un luxe très moderne pour l'époque. Il se trouve dans la pièce voisine en salle 12. Le plus souvent, les fours à pain étaient extérieurs.

Pratiquement tous les Montréalais pouvaient compter sur leur propre potager. Claude de Ramezay n'y faisait pas exception, un potager et un verger entouraient sa demeure au sud et à l'est. Le Jardin du Gouverneur, fondé en 2000, recrée à l'arrière du Château, en version plus modeste, le potager, le jardin d'agrément et le verger de la famille de Ramezay.

Évidémment, le menu raffiné que propose M. Maupoint n'est pas représentatif de celui du colon moyen, mais vous remarquerez qu'il est d'inspiration typiquement française. Les choses n'ont pas toujours été ainsi en Nouvelle-France.

Au début de la colonie, pour survivre, les habitants ont adopté des produits locaux consommés par les Premières Nations, comme le maïs, les haricots et les courges, dont la citrouille, appelés communément « les 3 sœurs ». Mais dès que le commerce transatlantique a été en mesure de procurer aux habitants de la colonie les aliments de la mère-patrie, la cuisine française a repris sa place sur la table des Canadiens au détriment de la majorité des apports autochtones. Au 18e siècle, on importe de France, entre autres : de l'huile d'olive, de l'anis, de la moutarde, des câpres, des anchois, des truffes, des huîtres marinées, des figues, des raisins, des amandes et même des noix de coco!

 

Une image d'archive...

 

PLAN
Plan des caves et cuisine [du Château Ramezay]
Montréal
Dugué
1727
Encre sur papier

© ANOM, Aix-en-Provence, coll. Moreau de Saint-Méry, F3/289/14/3

 

 

 

 

 

 

 

À votre tour!

Potage à la vierge

Selon M. Maupoint, la réussite du potage à la vierge réside dans le bouillon et dans la délicatesse des ingrédients. Pour voir la recette complète, cliquer ici.

3e arrêt : La maison Papineau

440 rue Bonsecours

 

Bibliothèque de Louis-Joseph Papineau

La bibliothèque de Louis-Joseph Papineau contenait les grands traités de l'époque sur les jardins potagers, sur la culture des champignons et sur la préparation des conserves. On y voit aussi les grands traités des 17e et 18e siècles : celui sur les arbres fruitiers de Duhamel du Monceau, ainsi qu'un autre des grands classiques du 18e siècle, qui fait le pont entre pratiques agricoles, horticulture et art culinaire : La Nouvelle Maison rustique de Liger.

On y retrouve les classiques culinaires français du 18e siècle comme La Cuisinière bourgeoisie de Menon et d'autres de la première moitié du 19e siècle, comme La cuisinière de la ville et de la campagne d'Audot.

Les titres culinaires de la bibliothèque de Papineau portent surtout sur la cuisine bourgeoise, ce qui réflète l'évolution de la société dans la première moitié du 19e siècle. La bourgeoisie canadienne est encore attachée aux traditions culinaires françaises.

Autant sa bibliothèque étoffée sur de multiples sujets est garnie d'une impressionnante collection de publications américaines et britanniques, autant ses livres de recettes sont exclusivement français à l'exception d'un seul titre de cuisine végétarienne d'origine américaine : The Hydropathic Cook-Book de R. T. Thrall.

« Snack-bar » Salle à manger chez Adrien

Avec sa restauration rapide, le « snack-bar » trahit l'influence américaine qui s'implante chez nous après la Deuxième Guerre mondiale. Les hot-dogs, les frites, les hamburgers s'insinuent dans notre alimentation en même temps que la télévision, les appareils ménagers et les grosses automobiles.

 

Quelques images d'archives...

 

LITHOGRAPHIE 
L.-J. Papineau
Antoine Morrin (1793-1860)
19e siècle
Encre sur papier

© Château Ramezay – Musée et site historique de Montréal, 1998.1049

 

 

 

PHOTOGRAPHIE
Hôtel Bon Secours et Salle à manger Chez Adrien
Milieu du 20e siècle 

© Parcs Canada-Archives de Eric D McLean 

 

 

 

 

 

 

À votre tour!

Recette de pudding de macaronis à la neige

Prenez 85 gr de macaronis, 568 ml de lait frais, 130 ml de crème, 520 ml de cassonade ou de mélasse et 8 grosses cuillères à soupe de neige. Faire mijoter les macaronis dans le lait jusqu'à ce qu'ils soient bien mélangés ; ajouter le sucre et la crème ; puis incorporer rapidement la neige. Cuire au four immédiatement après, jusqu'à ce que le tout brunisse légèrement.

Traduction libre de la recette 120 : Macaroni Snow Pudding, The Hydropathic Cook-Book

4e arrêt : La maison Pierre du Calvet

Coin sud-est des rues Bonsecours et Saint-Paul

 

Les importations et les exportations du marchand Pierre du Calvet

Du Calvet exporte, entre autres denrées, du blé, des pois et des fourrures. En retour, il importe des alcools, du vinaigre, des olives, des pruneaux, des langues de bœuf, des cuisses d'oies salées, des sardines, du jambon, du sucre de canne, des épices et du chocolat. Le jambon fumé, en particulier, vient de Bayonne et de Mayence.

Au temps de du Calvet, les produits alimentaires importés proviennent non seulement d'Angleterre, mais d'Europe et des quatre coins de l'empire. Parmi les produits d'importation les plus courants, on retrouve des viandes et des poissons fumés, de l'huile d'olive, des fromages, du thé, du café, du sucre, de la mélasse, du miel, du riz, des essences, des jus, des épices et des condiments.

 

Une image d'archive...

 

CARTE POSTALE 
Maison du Calvet
R. Laframboise
20e siècle
Encre sur carton

© Château Ramezay – Musée et site historique de Montréal, 1998.7317

 

 

 

 

 

 

 

À votre tour!

Ketchup

Parmi les condiments importés, on retrouve des câpres, des anchois, de la moutarde anglaise et du ketchup. Non pas du ketchup à base de tomate, puisque la tomate n'était pas consommée à cette époque, mais à base de champignon. Le ketchup à base de tomate n'apparaît pas avant les années 1820.

Recette de ketchup de champignon

 

  • 2,25 litres de champignons
  • 60 g de gros sel
  • 1/2 cuillère à table de poivre de cayenne
  • 1 cuillère à table de piment de Jamaïque
  • 1 cuillère à table de gingembre
  • 1/2 cuillère à table de macis
  • Quelques gouttes de Brandy
  1. Laver les champignons et les mettre dans un pot de faïence en saupoudrant chaque couche de gros sel.
  2. Laisser macérer de 3 à 4 heures.
  3. Écraser les champignons à la main entre vos doigts et laisser ensuite macérer 3 jours au réfrigérateur. Les mélanger et écraser un peu deux fois par jour.
  4. Après 3 jours, ajouter les épices, bien mélanger et verser le mélange dans les pots de conservation. Refermer les pots de façon hermétique.
  5. Mettre les pots dans une grande casserole et faire bouillir dans l'eau pendant 3 heures.
  6. Retirer les pots et verser le contenu dans une grande casserole. Laisser mijoter 30 minutes.
  7. Filtrer le mélange à l'aide d'un coton fromage.
  8. Verser le jus de champignons dans un contenant (environ 1/2 litre).
  9. Laisser reposer 12 heures.
  10. Filtrer le mélange 3 ou 4 fois à l'aide de coton fromage afin d'éclaircir le ketchup.
  11. Ajouter le Brandy.
  12. Verser dasn des contenants hermétiques et garder au réfrigérateur jusqu'à son utilisation.

Beeton, All About Cookery, 1871

5e arrêt : Le Marché Bonsecours

350 rue Saint-Paul

 

Montréal devient la capitale du Canada-Uni en 1843. Le marché Bonsecours, construit de 1844 à 1848, est le premier édifice de grande envergure érigé par la Corporation de la Ville de Montréal et celle-ci souhaite qu'il soit digne du nouveau statut de capitale de la ville de Montréal. 

Le marché Bonsecours fait plus de 11 800 mètres et occupe une position centrale dans la ville. Inspiré par le Quincy Market de Boston, le marché Bonsecours, en plus des nombreux étals de l'aile ouest, va aussi abriter le poste de police et à compter de 1852, à l'étage, l'hôtel-de-ville. L'aile est, tant qu'à elle, abritait deux salles de concert ou de conférence. Mais à mesure que la ville s'étendait, les épiceries de quartier ont remplacé les marchés publics.

Offre des marchands alimentaires au 19e siècle

L'évolution des marchands dans le marché reflète l'évolution de l'alimentation. Par exemple, alors que le nombre de bouchers diminue, celui des marchands de fruits et de légumes et celui des marchands d'huîtres augmentent. Ceci est attribuable aussi aux trains et aux navires qui approvisionnent plus régulièrement les marchés.

 

Une image d'archive...

 

Le comptoir des viandes du marché Bonsecours au 19e siècle
The Canadian illustrated News, vol. 3, no. 1 (7 janvier 1871)

© Château Ramezay – Musée et site historique de Montréal

 

 

 

 

 

 

6e arrêt : L'Hôtel Rasco

281 rue Saint-Paul Est

 

Après avoir tenu des grands établissements hôteliers dans des bâtiments loués pendant dix ans, Francesco Rasco se fait construire, entre 1834 et 1836, son propre hôtel de prestige, l’Hôtel Rasco. À ses débuts, l’Hôtel Rasco comprenait des restaurants au rez-de-chaussée, qui était agrémenté d’arcades de pierres taillées, et des chambres aux étages. L’Hôtel Rasco a été le lieu de grands rassemblements, y compris les premières réceptions en l’honneur de la fête de la Saint-Jean-Baptiste. De plus, c’est dans cet hôtel que le célèbre écrivain Charles Dickens réside en 1842 lors de son passage à Montréal. 

À Montréal, les débuts de la restauration vont de pair avec l’arrivée d’immigrants qui s’installent dans le Vieux-Montréal. 

Au 19e siècle, les Italiens de Montréal se font une place de choix dans l’hôtellerie et la restauration. Ils tiennent des hôtels et des restaurants parmi les plus réputés de Montréal.

Les restaurants français aussi se multiplient. Le Lux, rue Saint-Vincent, offre une table d’hôte à 13 heures, des abonnements à prix fixe pour les habitués et un menu à la carte.  

Un des établissements les plus fréquentés à Montréal au milieu du 19e siècle est celui de Sébastien Compain, un Français nouvellement arrivé en 1848. Son restaurant, le Compain’s restaurant, est établi dans l’ancien café de Dillon sur la place d’Armes. En 1859, il sera aussi propriétaire de l’hôtel Cosmopolitain, autre institution gastronomique très courue, situé de l’autre côté de la place d’Armes. 

Entre 1880 et 1920, les Libanais et les Syriens s’installent dans le Vieux-Montréal. Les établissements les plus courus sont sans doute le snack-bar Lubbos et la salle à manger d’Afifi, où on sert tous les jours des repas « du vieux pays » aux commerçants de la rue Notre-Dame. C’est encore à cette époque qu’apparaissent des restaurants juifs qui commenceront à servir ce qui deviendra de véritables symboles de Montréal : le bagel et le smoked meat!

 

Une image d'archive...

 

ILLUSTRATION TIRÉE D’UN LIVRE
Rasco’s Hotel [Hôtel Rasco] Barnewall, G. A. Contributor, et al. Montreal, Old and New: Entertaining, Convincing, Fascinating. A Unique Guide for the Managing Editor. Montréal: International Press Syndicate, 1915.
Encre sur papier glacé

© Château Ramezay – Musée et site historique de Montréal, 1996.733

 

 

 

 

 

 

 

Catelli, pâtes montréalaises

Tout près d’ici, sur la rue Saint-Paul, se trouvait l’emplacement de la première usine de pâtes au Canada, fondée en 1867 par Carlo-Honorato Catelli. Celle-ci se spécialisait dans la confection de macaroni et de vermicelles.

7e arrêt : Le magasin-entrepôt Victor-Hudon et La Taverne Gaspard

95 rue de la Commune Est

 

Magasin-entrepôt Narcisse-Quintal

Narcisse Quintal, l’épicier-importateur de produits raffinés est un phénomène urbain du 19e siècle. Chez Quintal, on se spécialise dans le commerce de vins, de liqueurs fines et de cigares. On y trouve une gamme de thés et de cafés, des bières anglaises, américaines et canadiennes, des vins français, italiens, espagnols et allemands, des liqueurs et des digestifs comme l’absinthe suisse, la bénédictine et la chartreuse.

Présence britannique

Au cours de la première moitié du 19e siècle, la population britannique de Montréal augmente. Les cafés et les tavernes à l’anglaise s’y multiplient. Au menu : les grillades de viande, les côtelettes et les croquettes. 

D’autres établissements s’inspirent plutôt de ceux de New York, comme le Rialto qui, en 1844, sert des fruits de mer, du homard et des moules.

Les Britanniques ont aussi la dent sucrée, c’est à leur culture qu’on doit, hormis la popularité croissante du thé et du café au tournant des années 1800, l’explosion de la consommation de sucre au Québec. À la fin du 17e siècle, on estime qu’une personne consomme environ 80 g de sucre par année. En 1840, cette consommation annuelle passe à 4 kg. De nos jours, le Canadien moyen en consomme 40 kg sous toutes ses formes.

*Note : Veuillez noter que les Délices Érable & Cie ont fermé leurs portes définitivement.

 

Quelques images d'archives...

 

PHOTOGRAPHIE
Le port de Montréal
S. McLaughlin
1865
Gélatine argentique

© Château Ramezay – Musée et site historique de Montréal, 1998.3523

 

 

 

 

PHOTOGRAPHIE
South Side of Notre-Dame Street, West of St. Peter Street
[Côté sud de la rue Notre-Dame, à l’ouest de la rue St-Pierre]
Fin 19e siècle – début 20e siècle
Gélatine argentique

© Château Ramezay – Musée et site historique de Montréal, 1998.3642

 

 

 

 

 

À votre tour!

Soupe à la tortue

La soupe à la tortue, délice aristocratique, était prisée dans les grands banquets et réceptions diplomatiques dès la seconde moitié du 18e siècle, et ce autant à Londres qu’au Québec. Puisque la préparation de cette soupe est longue, complexe et coûteuse, la fausse soupe à la tortue, préparée à partie de tête de veau ou d’esturgeon, va aussi faire sa place.
 
 
  • ½ ou 1 tête de veau (Demander à votre boucher de la couper en 4. Garder la cervelle pour un plat d’accompagnement)
  • 2 carottes
  • 2 oignons piqués d’un clou de girofle
  • 1 panais
  • 1 bouquet de persil
  • 4 litres (16 tasses) d’un bon bouillon obtenu à partir de la cuisson de la tête
  • ¼ de lb de beurre
  • ¼ de lb de jambon cru
  • 2 c. à soupe de persil haché
  • 1 pincée de thym
  • 1 pincée de marjolaine
  • 1 pincée de basilic
  • 2 oignons hachés
  • 6 champignons hachés
  • 2 c. à soupe de farine
  • ¼ de bouteille de madère
  • 1 pincée de poivre de Cayenne
  • 1 pincée de macis
  • Sel
  • Le jus d’un citron
  • Le jus d’une orange de Séville
  • 1 c. à thé de sucre

Farce pour les quenelles

  • ½ tasse de mie de pain
  • 1 tasse de lait
  • 1 lb de veau haché
  • ¼ de suif haché
  • 1 pincé de muscade
  • 2 œufs battus

Préparation du bouillon (à réaliser la veille)

  1. Bien laver et laisser dégorger la tête dans l’eau froide pendant 2 heures. 
  2. Couvrir la tête d’eau bouillante et laisser cuire à feu doux pendant 1 heure. 
  3. Enlever la viande des os, la couper en petits cubes et la plonger dans l’eau froide. Réserver.
  4. Mettre les os dans le liquide de cuisson et laisser cuire encore 2 à 3 heures avec les carottes, les oignons, le panais et le persil. 
  5. Passer à l’étamine et garder au froid jusqu’au lendemain.

Préparation de la soupe

  1. Dégraisser le bouillon.
  2. Placer 3 litres (12 tasses) de bouillon dans le chaudron avec la viande coupée en cube.
  3. Cuire à feu doux 1 heure et réserver.
  4. Dans une casserole, faire fondre le beurre et faire revenir le jambon coupé en cube. Ajouter les herbes, les oignons, les champignons et cuire à feu doux durant 5 minutes.
  5. Ajouter le litre (4 tasses) de bouillon restant et cuire 2 heures à petit feu. 
  6. Dans un petit contenant, lier la farine à un peu de bouillon avant de l’ajouter au reste du bouillon.
  7. Ajouter le madère et laisser cuire 10 minutes.
  8. Passer le mélange au tamis
  9. Lier avec le bouillon de viande
  10. Laisser sur le feu durant la préparation des quenelles

Préparation des quenelles

  1. Placer le pain dans une casserole, couvrir de lait et amener à ébullition.
  2. Laisser cuire à feu moyen durant 10 minutes ou jusqu’à ce que cette panade se dessèche un peu.
  3. Bien mélanger tous les ingrédients et former de petites quenelles
  4. Faire pocher les quenelles dans l’eau bouillante de 10 à 15 minutes
  5. Garder au chaud.

Préparation de la soupe (suite)

  1. Amener la soupe à ébullition.
  2. Assaisonner avec le poivre de Cayenne, le macis, le sel, les jus de citron et d’orange et le sucre.
  3. Ajouter les quenelles. Cuire doucement quelques minutes et servir.

Beeton, All About Cookery, 1871

8e arrêt : L'Auberge Saint-Gabriel

426 rue Saint-Gabriel

 

Auberge Saint-Gabriel

L’Auberge Saint-Gabriel, 420-430 rue Saint-Gabriel, regroupe en fait quatre bâtiments depuis la fin des années 1960 lorsqu’elle a subi une reconstitution historique à l’origine de son apparence actuelle. 

Elle est constituée, entre autres, d’une maison de pierres, de deux étages, initialement construite pour le marchand Clément Sabrevois de Bleury en 1725. Cette maison fut agrandie dans les années 1740 et détruite par un incendie en 1768 avant d’être rétablie. Au début des années 1780, M. Joseph Frobisher, co-directeur de la compagnie du Nord-Ouest, était propriétaire de cette maison.

Depuis les restaurations des années 1960, seul un mur des vestiges de l’entrepôt Beauchemin est conservé. La librairie Beauchemin occupe le 420 rue Saint-Gabriel à partir de 1868, et le 428-430 rue Saint-Gabriel à partir de 1911. Avant 1911, le journal La patrie avait occupé les lieux et le journal L’Avenir avant eux de 1850 à 1879.

 

Gros et petits gibiers sur la table de nos ancêtres

Même si M. Frobisher est un marchand de fourrures, le gros gibier demeure assez rare dans l’alimentation de nos ancêtres du 17e et 18e siècle. Le gros gibier chassé pour ses fourrures ainsi que le défrichement des terres, le développement des villes et de l’industrie repoussent de plus en plus loin le gros gibier. 

Le petit gibier, quant à lui, bien que présent sur les tables, demeure somme toute une denrée marginale.

9e arrêt : La Librairie Rolland

410 rue Saint-Vincent

 

Au 19e siècle, la rue Saint-Vincent et la rue Sainte-Thérèse hébergent de nombreux libraires imprimeurs.

Jean-Baptiste Rolland, libraire-imprimeur, ouvre dès 1842 un commerce sur la rue Saint-Vincent. En 1855, dans le but d’agrandir ses locaux, il achète l’emplacement du 410 de la même rue. Il fait démolir l’édifice qui s’y trouve et y fait construire un magasin-entrepôt de quatre étages qui abritera sa librairie, mais aussi des ateliers d’impression et de reliure.

E. R. Fabre est situé aussi rue Saint-Vincent et est l’un des marchands-libraires des plus importants de Montréal au milieu du 19e siècle. 

Sur la rue Sainte-Thérèse, près de l’intersection Saint-Gabriel, se trouvait aussi l’imprimeur Louis Perrault qui publie, en 1840, le premier recueil de recettes francophones canadien : La Cuisinière Canadienne qui sera en vente chez le marchand-libraire Fabre. Perrault est installé rue Saint-Vincent en 1850 lors de la deuxième édition de ce livre qui s’appellera désormais La nouvelle Cuisinière Canadienne et il y est toujours lors de la 4e édition du livre 15 ans plus tard. Après le décès de Perrault, Rolland en assurera la 5e édition en 1879. 

L’imprimeur Adjuteur Carmel est aussi présent rue Saint-Vincent.
 
La cuisinière Canadienne

Ce livre, réédité de nombreuses fois, ne s’adresse pas aux professionnels, mais est destiné à instruire la ménagère québécoise. Toutefois, au 19e siècle, les francophones ont un taux de littéracie très faible. (Le taux d’alphabétisation nécessaire à signer son nom sur un acte de mariage — et non la capacité à lire — est alors de 29 %.) Malgré tout, ce livre et d’autres, dans la même lignée, deviendront des manuels de formation. En effet, ils seront utilisés par les congrégations religieuses et les futurs Instituts familiaux qui ont pour but de former les futures ménagères et domestiques.

 

Quelques images d'archives...

 

John Henry Walker
J. B. Rolland
1850–1885
M930.50.7.336 

© Musée McCord Stewart

 

 

 

La cuisinière Canadienne…
Montréal
L. Perrault
[1840]
oocihm.95419 

© Bibliothèque et Archives Canada

 

 

 

 

 

10e arrêt : La place Jacques-Cartier

Place Jacques-Cartier

 
À la suite de l’incendie qui ravagea le Château de Vaudreuil — alors occupé par le collège Saint-Raphaël — en 1803, la ville recevra la moitié est du terrain pour y ouvrir un marché. Il faudra toutefois attendre près de cinq années avant que le « Marché Neuf » y soit établi en 1808. Un projet ambitieux de halle en pierre a d’abord été écarté pour finalement faire place à des étals en bois sur le terre-plein entre les rues Saint-Charles, à l’est, et de la Fabrique, à l’ouest. L’année suivante, une souscription permet l’érection de la colonne Nelson en commémoration à l’amiral Horatio Nelson et à sa victoire à Trafalgar.
 
Après l’ouverture du marché Bonsecours en 1847, les étals de bois seront démolis et les rues Saint-Charles et de la Fabrique disparaîtront pour faire place à la place Jacques-Cartier. Toutefois, la place Jacques-Cartier sert de marché en plein air et formera, avec le marché Bonsecours, le Grand marché central jusqu’au milieu du 20e siècle.
 

 

Quelques images d'archives...

 

PHOTOGRAPHIE
Market Day, Jacques Cartier [Jour de marché, place Jacques-Cartier]
William Notman & Son
1890
Gélatine argentique

© Château Ramezay – Musée et site historique de Montréal, 1998.529

 

 

PHOTOGRAPHIE
Marché public à Montréal Associated Screen News Limited
Gélatine argentique
Vers 1930

© Château Ramezay – Musée et site historique de Montréal, 2019.1

 

 

© Château Ramezay – Musée et site historique de Montréal, 1998.1879

 

PHOTOGRAPHIE
Jacques Cartier Square [Place Jacques-Cartier]
Studio Detroit Photographic Co.
1901
Gélatine argentique rehaussée de pigments

© Château Ramezay – Musée et site historique de Montréal, 1998.1879

 

PHOTOGRAPHIE
Architecture. Bonsecours Market 
Conrad Poirier (1912-1968)
23 novembre 1937

© BAnQ, P48,S1,P1113 

 

 

 

PHOTOGRAPHIE
Vue du marché de la place Jacques-Cartier E. L. Giroux
1923
Gélatine argentique

© Château Ramezay – Musée et site historique de Montréal, 1998.1044

 

 

 

 

PHOTOGRAPHIE
Le marché de la place Jacques-Cartier
Vers 1925
Gélatine argentique

© Château Ramezay – Musée et site historique de Montréal, 1998.565

11e arrêt : Jardin du Gouverneur

À l'arrière du Château Ramezay

 

Jardin à la française

C’est au cours du 18e siècle que la mode des jardins se répand en France, dans les villes de province comme dans la colonie. Les jardins contribuent beaucoup à l’embellissement de la ville. Un jardin à la française tel que celui de monsieur de Ramezay est un lieu soigneusement aménagé selon un tracé de lignes géométriques. L’art y prend le pas sur la nature. 

Au 18e siècle, pratiquement chaque demeure de Montréal possédait un tel jardin. Aujourd’hui, le seul dans ce genre que vous pouvez visiter se trouve ici. 

Pour en apprendre davantage sur le Jardin du Gouverneur, cliquer ici.

La colonie n'échappe pas à la révolution verte de la cuisine française. Dès le début de la colonisation, des plantes et des herbes telles que la chicorée, l'oseille, le pourpier, les épinards et les bettes (ou blettes ou poirées) de toutes sortes sont mentionnées, et ce dans la première moitié du 17e siècle.

 

Une image d'archive...

 

PLAN
Plan de la maison, jardin et verger de Madame de Ramezay
Montréal
Dugué
1727
Encre et lavis sur papier

© ANOM, Aix-en-Provence, coll. Moreau de Saint-Méry, F3/289/15

 

 

 

 

 

 

 

À votre tour!

François Pierre de la Varenne

François Pierre de la Varenne, cuisiner du marquis d’Uxelles et auteur du livre de recettes Le cuisinier François en 1651 est reconnu pour marquer un changement important entre la cuisine médiévale et la cuisine moderne. Cette dernière incorpore davantage d’herbes fraîches. Il travaille également au développement des terminologies culinaires. 

Bien qu’il continue à utiliser certaines épices tels le clou (de girofle), la muscade, le sel et le poivre, il introduit aussi des herbes fraîches et des fleurs à sa cuisine. Il introduit entre autres le bouquet garni qu’il compose à partir de persil, de thym et de ciboule (échalote verte).

Potage aux herbes

•    Faire chauffer de l’eau avec du beurre et du sel.
•    Utiliser de l’oseille, de la buglose, de la bourache, de la chicorée ou de la laitue et de la poirée (bette), le tout bien lavé et coupé.
•    Mettre les herbes dans un pot de terre avec une entameure de pain (bout de pain)
•    Ajouter l’eau et faire bouillir quelque temps jusqu’à ce qu’il soit bien consommé.
•    Faire mitonner votre pain (lui faire bien absorber le liquide à feu doux longtemps).
•    Dresser et servez.

De la Varenne, Le cuisinier François, 1651

12e arrêt : Le cabaret

280 rue Notre-Dame Est, salle 13 dans les voûtes

 

Il semble que les premiers brasseurs de la colonie furent les Récollets et la famille de Louis Hébert, dont on mentionne la chaudière à brasser dès 1622. On installe ensuite une brasserie sur la rue Sous-le-Fort, à Québec, puis les Jésuites en établissent une à Notre-Dame-des-Anges et à leur mission de Sillery.

Le sieur de Maisonneuve établit une brasserie aux environs du fort Ville-Marie vers 1650. À cette époque, la bière de malt d’orge houblonnée est une boisson robuste et lourde qui coûte cher à produire, mais qui reste plus abordable que le vin et les eaux-de-vie importés. 

En 1668, l’intendant Jean Talon crée une brasserie à Québec. Elle peut produire chaque année jusqu’à 4000 barriques de bière de bonne qualité, soit 792 000 litres. En comparaison, la brasserie Molson, établie en 1783, produira environ 345 000 litres en 1809. Malgré cela, la brasserie de Talon ferme ses portes quatre ans après sa création. Le retour de l’intendant en France, la petitesse du marché colonial et le fait que la métropole ne souhaite pas que la colonie produise au lieu d’importer expliquent cette situation.

 

À votre tour!

Le bouillon

On le fabrique avec du son ou des recoupes de froment bouillis dans de l'eau avec une variété de sauge nommée orvale. Une fois refroidi, le liquide est filtré et mis en futailles avec du levain. En huit jours, on obtient une « petite bière » pas piquée des vers.

La bière d'épinette

Il suffit de faire bouillir dans de l'eau des branches d'épinettes avec des cônes de l'année jusqu'à ce que l'écorce quitte le bois. On ajoute ensuite des grains d'orge, d'avoine ou de froment grillé, on filtre et on met en barrique avec un peu de mélasse et du levain de bière de malt bien houblonée. Non seulement la boisson qui en résulte est rafraîchissante, mais elle guérit aussi le scorbut!


INFORMATION 

education@chateauramezay.qc.ca